Les cavités nasales et les sinus dans la parole

La compréhension du rôle des cavités nasales et des sinus dans la parole : un apport majeur pour la nasalité

Projet innovant de la Sorbonne Nouvelle

 

Responsable :  Amélie Elmerich (LPP)

 

Collaborateurs :

Angélique Amelot (LPP)

Lise Crevier-Buchman (LPP)

Nicolas Audibert (LPP)

Yves Laprie (LORIA, IADI)

Jean-François Papon (Hôpital Bicêtre)

 

Durée du projet : 2020-2023

 

Description résumée du projet :

La parole est un phénomène qui met en jeu plusieurs résonateurs : la nasalité résulte d’un de ces phénomènes de résonance c’est-à-dire du passage de l’air dans la cavité nasale. Elle permet la réalisation des phonèmes nasals. C’est une caractéristique importante pour la réalisation des phonèmes du français puisqu’il y a à la fois des voyelles et consonnes nasales, élément rare dans les langues du monde. C’est un processus éminemment complexe car il nécessite la connexion de la cavité buccale avec la cavité nasale, ce qui va produire un phénomène d’anti-résonance et donc rendre cette dynamique extrêmement complexe. De plus, un couplage effectif entre ces cavités est requis, et enfin, une résonance au sein de la cavité nasale. L’impact de la nasalité sur le signal acoustique est connu (anti-formants etc.) mais ces manifestations restent diverses et dépendantes des variabilités anatomiques individuelles des fosses nasales et difficile à mesurer et quantifier.

Il arrive que certaines pathologies comme la polypose naso-sinusienne (PNS) viennent obstruer la cavité nasale et/ou les sinus et donc perturber la résonance nasale. Les sinus entretiennent une étroite communication avec la cavité nasale mais contrairement à celle-ci une controverse règne entre linguistes sur leur potentiel rôle de résonateur et leur rôle dans la parole.

L’étude de cette pathologie touchant les cavités nasales et sinusiennes nous permettra un certain nombre d’avancées dans la compréhension de la production de la nasalité. Pour ce faire, il est nécessaire d’avoir une approche multiparamétrique (articulatoire, acoustique, aérodynamique et perceptive) qui permettrait d’aborder le phénomène de manière complète. De nombreuses interrogations demeurent de nos jours parmi ces quatre niveaux. Nous ciblerons particulièrement dans ce projet le niveau articulatoire, les autres domaines étant exploités au cours de mes recherches durant ma thèse.

La pathologie est fortement utile : en observant le dysfonctionnement, nous en apprendrons plus sur le fonctionnement langagier attendu et donc à terme, à une compréhension des mécanismes de production de la nasalité.

L’approche articulatoire est particulièrement innovante, elle se fera grâce à l’imagerie médicale qui permettra de quantifier le volume des cavités nasales et sinusiennes. Elle permettra également la réalisation de conduits vocaux en 3 Dimensions et l’implémentation de modélisations acoustiques. La prise de données sur les patients sera réalisée en hôpital (en collaboration avec l’hôpital Bicêtre) par le biais de patients atteints d’une PNS. La prise de données sur les locuteurs sains sera réalisée au IADI (Imagerie Adaptative Diagnostique et Interventionnelle) de Nancy. Ce projet sera valorisé scientifiquement au travers d’articles et de conférences et sera le point de départ de soumissions à plus grande échelle (ex. ANR) dans les prochaines années.