Rachid Ridouane

Thèse de Rachid Ridouane

Suite de consonnes en berbère Chleuh : Phonétique et Phonologie

Directeur de thèse  : Annie Rialland

École doctorale  : ED 268 – Langage et langues : description, théorisation, transmission

Section CNU  : 07 – Sciences du langage : linguistique, phonétique

Equipe de recherche  : Laboratoire de Phonétique et Phonologie (LPP)

Financement(s) : ATER

Date d’entrée en thèse  :

Date de soutenance  : 12/2003

Composition du jury :

  • Salem Chaker : Professeur
  • Nick Clements : Directeur de recherche CNRS – Laboratoire de Phonétique et Phonologie
  • François Dell : Directeur de Recherche
  • Phil Hoole : Professeur
  • Janet Pierrehumbert : Professeur
  • Annie Rialland : Directeur de recherche CNRS – Laboratoire de Phonétique et Phonologie

Résumé

Nous avons traité dans cette étude de certaines caractéristiques phonétiques et phonologiques des suites de consonnes en chleuh. Dans ce dialecte berbère, certains mots peuvent contenir uniquement des obstruantes sourdes (e.g. tsskSftstt  » tu l’a séchée « ). Il permet aussi différents types de géminées dans différentes positions. La première partie de cette thèse traite de la gémination. Nos analyses acoustiques montrent que la durée est le paramètre principal distinguant les simples des géminées. L’analyse fibroscopique révèle des différences notables entre les obstruantes en terme de mode et de lieu d’articulation. L’étude photoglottographique a permis de dégager des différences systématiques entre les simples et leurs contreparties géminées, principalement en terme d’amplitude d’ouverture glottale et en terme du rapport temporel entre les gestes glottaux et supraglottaux. En se basant sur nos résultats phonétiques et sur un ensemble d’argumentations phonologiques, nous avons présenté la géminée comme une seule position mélodique associée à deux positions prosodiques. Cette représentation rend adéquatement compte de l’incapacité des géminées à se spirantiser. Nous avons traité de deux aspects lors de l’analyse des mots sourds : le statut du chva et les ajustements laryngaux. Le premier aspect est intimement lié à la structure syllabique du chleuh. Nous avons fourni un ensemble d’arguments acoustiques, physiologiques et phonologiques qui montrent que le chva n’est pas un segment au niveau des représentations phonétiques. Toute consonne peut donc occuper le noyau de la syllabe même une occlusive sourde. L’analyse fibroscopique et photoglottographique des mots sourds a montré que les mécanismes qui gouvernent les variations d’aire glottale (le nombre et l’emplacement des ouvertures maximales de la glotte) sont principalement liés aux différentes propriétés segmentales d’une forme donnée.